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— Ah ! dit-il en riant, voilà mes déserteurs de retour. Bonjour, messieurs !

Ceux-ci, étonnés de cette joyeuse réception à laquelle ils ne comprenaient rien, demeurèrent muets.

Don Rafaël s’aperçut alors de leur air sombre et embarrassé.

— Ah ! çà, qu’avez-vous donc ? leur demanda-t-il sérieusement. Seriez-vous porteurs de mauvaises nouvelles ?

— Peut-être, répondit tristement Valentin. Dieu veuille que je me trompe !

— Parlez, expliquez-vous. Je montais justement à cheval pour aller en quête de nouvelles : puisque vous voilà, c’est inutile.

Les chasseurs échangèrent un regard d’intelligence.

— Parfaitement, nous vous fournirons tous les renseignements que vous désirez.

— Tant mieux. D’abord, mettez pied à terre et entrons dans la maison, nous causerons plus à notre aise.

Les chasseurs descendirent de cheval et suivirent don Rafaël dans une vaste pièce qui servait de salon et de cabinet à l’haciendero.

Lorsqu’ils furent entrés, Valentin s’opposa à ce que la porte fût fermée.

— De cette façon, dit-il, nous ne craindrons pas les oreilles indiscrètes.

— Pourquoi tant de précautions ?

— Je vais vous le dire. Où sont en ce moment doña Luz et doña Angela ?

— Elles dorment probablement encore.