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— Quelle est cette hacienda ? demanda Louis à Belhumeur qui marchait à ses côtés.

— L’hacienda del Milagro, répondit le Canadien.

Les Français poussèrent un cri de joie : ils étaient arrivés.

Ils avaient fait cinquante-neuf lieues en neuf jours, à travers des chemins impraticables !

Curumilla avait tenu sa promesse ; grâce à lui la colonne n’avait pas été inquiétée.


XX

Avant l’Attaque.

À portée de canon de l’hacienda, le cri de halte fut poussé par le comte.

— De Laville, dit-il au capitaine, qui marchait près de lui, portez-vous en avant et occupez militairement l’hacienda del Milagro ; nous y établirons le quartier général,

— À quoi bon, demanda Belhumeur, prendre ces précautions ? n’avez-vous donc pas ajouté foi à mes paroles ? Don Rafaël et sa famille seront heureux de vous recevoir et vous accueilleront les bras ouverts.

Le comte sourit et se pencha à l’oreille du Canadien.

— Mon ami Belhumeur, lui dit-il à voix basse, vous êtes un enfant qui ne voulez rien comprendre ; ces précautions qui vous affligent, ce n’est pas pour moi, c’est dans l’intérêt de nos amis que je les prends. Supposez, ce qui peut malheureusement être, que nous soyons battus par les Mexicains ; alors qu’arrivera-t-il ? Que don Rafaël sera inévitablement vic-