Page:Aimard - Curumilla, 1860.djvu/251

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Pendant que je m’engagerai dans le chemin de traverse à la suite du chef, vous, capitaine, vous vous avancerez sur la route d’Urès ; toi, frère, tu marcheras sur Sonora. Approcbez-vous assez pour être reconnus, mais n’engagez pas d’escarmouche ; repliez-vous et rejoignez-moi vivement ; ce n’est que par la rapidité de vos mouvements que nous pouvons vaincre nos adversaires.

— Mais au cas où nous ne pourrions pas te rejoindre pendant la route, objecta Valentin, quel rendez-vous nous assignes-tu ?

— L’hacienda del Milagro, à quatre lieues d’Hermosillo, dit Belhumeur ; c’est là que sera le quartier général.

— Oui, dit le comte, en serrant furtivement la main du Canadien.

La réunion se sépara, et chacun alla exécuter les ordres qu’il avait reçus..

Le camp fut levé dans le plus grand silence. Les précautions les plus minutieuses furent prises pour que rien ne transpirât au dehors des mouvements qui s’accomplissaient.

Les feux de bivouac furent laissés allumés. En un mot, rien ne fut touché qui aurait pu faire soupçonner un départ précipité.

À onze heures du soir environ, les deux troupes de Valentin et du capitaine de Laville s’éloignèrent dans deux directions différentes ; le comte ne tarda pas à les suivre avec le gros de la compagnie et les bagages ; à minuit, don Luis abandonna le camp à son tour.

Curumilla n’avait pas trompé le comte. Après deux heures de marche environ, il fit faire un brus-