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croire, et qu’elle assistât à l’arrivée des prisonniers.

Le comte, prévenu par Curumilla, que le chasseur avait dépêché en avant, résolut de donner une grande importance à cette affaire et de déployer une certaine ostentation ; en conséquence, toute l’armée fut mise sous les armes, et le drapeau, arboré devant la tente du comte au bruit des clairons et des tambours, fut salué par les acclamations des aventuriers.

Ainsi que le comte l’avait prévu, les habitants de la Magdalena accoururent au camp pour assister au spectacle qu’on leur préparait, et bientôt la route fut couverte de curieux à pied et à cheval, se pressant et se bousculant à qui arriverait le plus vite.

Lorsque la tête du détachement atteignit les barrières du camp, elle s’arrêta sur un signe de Valentin. Un clairon sonna une fanfare.

À cet appel, un officier sortit.

— Qui vive ! cria-t-il.

— France répondit le capitaine de Laville, qui, de son côté, avait fait quelques pas en avant.

— Quel corps ? reprit l’officier.

— Armée libératrice de Sonora !

Une immense acclamation, poussée par le peuple, couvrit ces paroles.

— Entrez ! dit l’officier.

Les barrières s’ouvrirent ; alors les tambours se mirent à battre, les clairons à sonner, et le défilé commença.

Il y avait réellement quelque chose de grand dans cette scène, si simple en elle-même, mais qui faisait battre le cœur plus vite, quand on examinait l’air