voix brève. Capitaine de Laville, vous me répondez sur votre tête des bandits que je laisse entre vos mains. Retournez au camp doucement, je vous rejoindrai probablement en route ; le premier qui cherchera à s’échapper, brûlez-lui la cervelle sans pitié. Vous m’avez entendu.
— Soyez tranquille, ce sera fait. Mais que se passe-t-il donc ?
— Les bandits que nous avons vus s’éloigner d’ici à notre arrivée veulent attaquer le père Séraphin.
— Mort diable ! il faut se hâter.
— C’est ce que je fais. Adieu ! Malheur à vous, misérables ; si un cheveu tombe de la tête du missionnaire vous serez tous fusillés, ajouta-t-il en se tournant vers les prisonniers terrifiés.
Et sur cette effrayante promesse, il s’éloigna, suivi des quelques aventuriers qui devaient l’accompagner.
À l’entrée du défilé, le chasseur avait rencontré les fuyards sur lesquels il s’était précipité. Malheureusement, ceux-ci l’avaient aperçu les premiers ; ils parvinrent à s’échapper en abandonnant leurs chevaux et en grimpant comme des chats après les parois presque à pic de la montagne.
Valentin, sans perdre son temps à une poursuite inutile, se hâta de rejoindre le missionnaire.
— Ah ! s’écria celui-ci en le voyant, mon ami, mon cher Valentin, sans Curumilla, nous étions perdus !
— Et doña Angela ?
— Grâce à Dieu, elle est sauve.
— Oui, dit-elle, grâce à Dieu et à ces caballeros