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ments de surexcitation nerveuse, poussa un effroyable juron.

— Patience, reprit l’Espagnol, voilà ce qui est arrivé. Et il lui narra la façon dont le père Séraphin avait quitté le camp, accompagné de la jeune fille.

À ce récit, les traits du digne capitaine s’éclaircirent.

— Allons, dit-il, tout est pour le mieux. Comment allez-vous faire ?

— Donnez-moi El Buitre et dix hommes résolus ; le prêtre doit absolument passer par la Quebrada del Coyote ; je me charge, arrivé là, d’en avoir bon marché.

— Et moi, que ferai-je pendant ce temps-là ?

— Vous ! ce que vous voudrez.

— Mil rayos ! puisque je suis ici, j’y reste ; seulement, demain au point du jour je quitterai ce campement, et après avoir laissé quelques batteurs d’estrade pour éclairer la campagne, je rejoindrai le général à Urès.

— Est-il donc à Urès en ce moment ?

— Oui, provisoirement.

— Très-bien ; alors vous m’y verrez avec mes prisonniers.

— C’est convenu.

— Maintenant, hâtons-nous, il faut que je parte de suite.

Le capitaine se leva, et pendant que don Cornelio resserrait les sangles de son cheval, il donna l’ordre à dix de ses hommes, au nombre desquels se trouvait naturellement El Buitre, de se préparer pour une expédition.

Dix minutes plus tard, cette petite troupe quit-