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— Ma foi, je m’en rapporte à toi avec d’autant plus de plaisir, que voici assez longtemps que nous sommes à la Magdalena, et que je veux commencer sérieusement ma marche en avant.

— Fort bien. Veux-tu me laisser disposer de cinquante aventuriers ?

— Prends tous ceux que tu voudras.

— Je n’ai besoin que de cinquante hommes résolus et habitués à la guerre du désert ; pour cela, je vais prendre le capitaine de Laville, en lui recommandant de choisir dans les soldats qu’il a amenés de Guetzalli les gaillards les plus solides et les plus adroits.

— Fais, mon ami ; quant à moi, je veillerai avec soin au camp et doublerai les patrouilles.

— Cette précaution ne peut pas nuire. Maintenant, adieu jusqu’à demain.

— Adieu !

Ils se séparèrent.

Don Luis rentra dans sa tente.

Au moment où Valentin approchait du jacal du capitaine de Laville, il aperçut don Cornelio qui, d’un air indifférent en apparence, sortait du camp ; il le suivit machinalement des yeux. Au bout d’un instant, il le perdit de vue derrière un bouquet d’arbres, puis tout à coup il le vit reparaître, mais à cheval cette fois, et détalant ventre à terre dans la direction du pueblo.

— Eh ! eh ! murmura Valentin d’un air pensif, que peut donc avoir à faire de si pressé don Cornelio à la Magdalena ? Je le lui demanderai.

Et il entra dans le jacal où il trouva le capitaine, avec lequel il se mit immédiatement à discuter le