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— S’est-il donc passé d’autres choses qui m’intéressent particulièrement ?

— Vous allez en juger : vous savez qu’avant votre départ vous m’avez chargé de veiller sur doña Angela, singulière mission pour moi.

— Comment cela ?

— Suffit, je m’entends. Enfin, j’accomplis cette mission délicate, j’ose le dire, avec toute la galanterie d’un véritable caballero.

— Je vous en remercie.

— Hier, un Indien arriva à la Mission, porteur d’une lettre pour le commandant.

— Ah ! ah ! et vous savez ce que contenait cette lettre ?

— C’était tout simplement une demande de sauf-conduit pour séjourner au camp.

— Ah ! et quel était le signataire ?

— Le père Séraphin.

— Comment ! s’écria vivement Valentin, le père Séraphin ! le missionnaire français, le saint homme que les Indiens eux-mêmes ont appelé l’apôtre des prairies…

— Lui-même.

— Voilà qui est étrange, murmura le chasseur.

— N’est-ce pas ?

Mais, fit le comte, le père Séraphin n’a pas besoin de sauf-conduit pour séjourner parmi nous tant que bon lui semblera.

— Sans doute, appuya Valentin, nous serons toujours heureux, moi particulièrement, de profiter de ses avis.

— Aussi n’était-ce pas pour lui personnellement que le digne père demandait le sauf-conduit ; il