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tous les objets nécessaires pour la campagne qui se préparait.

Une heure environ avant le lever du soleil, tout était prêt pour le départ ; les wagons chargés et attelés ; les mules, choisies avec soin, avaient été confiées à des hommes sûrs.

Louis et Valentin se mirent en selle.

Le capitaine les voulut accompagner jusqu’à une lieue environ de la colonie, puis ils se séparèrent en se donnant rendez-vous à la Magdalena trois jours plus tard.

Les mules et les wagons marchent fort doucement au Mexique, où les chemins n’existent en réalité nulle part, et où l’on est forcé la plupart du temps de se frayer passage au moyen de la hache.

Cette lenteur désespérait don Luis et son frère de lait, dont la présence était impérieusement demandée à la Mission ; dans cette extrémité, le comte se résolut à se séparer de la caravane qu’il escortait afin de se rendre au plus vite à la Mission.

En conséquence, ils abandonnèrent les arrieros après leur avoir recommandé la plus grande diligence, et enfonçant les éperons dans les flancs de leurs chevaux, ils s’éloignèrent à fond de train dans la direction de la Mission.

Les chevaux américains, descendants des anciens arabes des conquérants de la Nouvelle-Espagne, ont sur les nôtres plusieurs avantages incontestables : d’abord ils sont sobres ; un peu d’alfalfa le matin après avoir été simplement bouchonnés, leur suffit pour marcher une journée entière sans boire, manger, ni se reposer. Ces chevaux semblent infatigables ; du reste, ils ne connaissent qu’une allure,