Page:Aimard - Curumilla, 1860.djvu/139

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

soin de vous dire, n’est-ce pas, que je vous suis tout acquis.

— Je vous remercie ; mais, avant tout, un mot : qui a remplacé le comte de Lhorailles dans la direction de la colonie ?

— C’est moi, répondit modestement le jeune homme.

— Pardieu ! j’en suis heureux, dit franchement le comte, car nul n’était plus digne que vous de lui succéder.

— Monsieur ! fit-il d’un air confus.

— Ma foi, capitaine, je vous dis franchement ma façon de penser, tant pis si elle vous blesse.

— Loin de là ! dit en souriant le jeune homme.

— Alors, tout est pour le mieux, je vois que mes intérêts ne péricliteront pas entre vos mains.

— Soyez-en convaincu.

— Permettez-moi de vous présenter mon ami le plus intime, mon frère de lait, dont vous avez sans doute entendu parler et avec lequel je serais heureux que vous fissiez plus ample connaissance ; en un mot, le chasseur français que les Indiens et les Mexicains ont surnommé le Chercheur de pistes.

Le capitaine se leva vivement et tendant la main au chasseur :

— Eh quoi ! dit-il avec émotion, vous seriez Valentin Guillois ?

— Oui, monsieur, répondit le chasseur en s’inclinant avec modestie.

— Oh ! monsieur, s’écria avec chaleur le jeune homme, je suis bien heureux de vous connaître personnellement ; tout le monde vous chérit et vous respecte ici, car vous portez haut ce titre de Français