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— Je suis, répondit celui-ci, le colonel Vicente Suarez, aide de camp du général don Sébastian Guerrero, gouverneur général de la province de Sonora.

— Je suis heureux, señor don Vicente, du hasard qui me procure l’avantage de faire votre connaissance. Vous devez être fatigué de la longue route que vous avez faite pour parvenir jusqu’ici ; j’espère que vous ne refuserez pas d’accepter quelques modestes rafraîchissements.

— J’accepte de grand cœur, caballero, répondit en s’inclinant le colonel ; d’autant plus que je suis venu si rapidement que c’est à peine si je me suis reposé quelques instants depuis le Pitic.

— Ah ! vous venez du Pitic ?

— Sans dévier d’une ligne ; voici quatre jours seulement que je suis en route.

— Hum ! vous devez être horriblement fatigué alors, car la distance est longue, et ainsi que vous m’avez fait l’honneur de me le dire, vous avez marché fort rapidement. Veuillez être assez bon pour me suivre.

Le colonel s’inclina sans répondre, et le capitaine l’introduisit dans une salle où des rafraîchissements de toutes sortes avaient été préparés.

— Asseyez-vous, don Vicente, lui dit le capitaine en lui approchant un siége.

Le colonel se laissa tomber dans la butacca qui lui était offerte avec un soupir de satisfaction, dont ceux-là seuls qui ont fait trente lieues à cheval tout d’une traite comprendront la portée.

Cependant, l’hospitalité si gracieusement donnée