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la voie prospère ou elle marchait avant la mort du comte de Lhorailles.


VIII

L’Envoyé.

L’élection terminée, tout, en apparence, dans la colonie, reprit, ou du moins parut reprendre la marche ordinaire et rentrer dans son état normal.

Cependant, il n’en était rien.

Le comte de Lhorailles, en mourant avait emporté avec lui les espérances des aventuriers que grâce seulement à son caractère résolu et entreprenant, il était parvenu à réunir.

Lui tombé, les choses devaient changer de face et les difficultés surgir.

Les autorités mexicaines, auxquelles l’indomptable volonté du comte avait seule pu inspirer une apparente bienveillance pour les colons qu’elles n’avaient jamais vus avec plaisir s’établir sur le territoire de la République, ne craignant plus la vengeance de l’homme qu’elles avaient appris à redouter en apprenant à le connaître, inauguraient tout doucement, sournoisement, dans l’ombre un système de petites vexations qui commençait déjà à rendre difficile la position des Français et ne tarderait pas à la rendre tout à fait intolérable, si ceux-ci n’employaient pas un remède énergique à cet état de chose qui s’empirait à chaque instant.

D’un autre côté, quelque éloigné que la colonie