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accès dans l’intérieur des bâtiments, les colons, silencieux jusqu’alors, poussèrent une formidable acclamation en agitant leurs chapeaux et leurs mouchoirs en signe de joie.

Le jeune homme se tourna tout étonné vers l’individu qui l’accompagnait ; celui-ci souriait.

Après cette explosion de cris de bienvenue, le silence se rétablit comme par enchantement.

Alors, le délégué ôta son chapeau, et après avoir respectueusement salué le jeune homme, confus, et qui ne savait quelle contenance tenir :

— Charles de Laville, lui dit-il d’une voix haute et parfaitement accentuée, nous tous, les colons de Guetzalli, après nous être, d’après votre conseil, réunis afin de procéder à l’élection d’un nouveau chef, nous avons reconnu que vous seul réunissiez toutes les conditions nécessaires pour bien remplir le poste où la confiance du chef que nous avons perdu vous avait appelé ; en conséquence, voulant honorer en vous le souvenir de notre chef mort, en même temps que nous voulons vous prouver notre reconnaissance pour la façon dont vous nous avez gouvernés depuis que vous êtes à notre tête, nous vous nommons à l’unanimité capitaine de Guetzalli, persuadés que vous continuerez à nous commander avec autant de noblesse, d’intelligence et de justice que vous l’avez fait jusqu’à présent.

Prenant alors des mains d’un colon la charte-partie qui liait entre eux tous les membres de la colonie, charte-partie que le comte avait fait consentir à ses compagnons lorsqu’il les avait enrôlés, il la déplia.

— Capitaine, dit-il, cette charte-partie, lue à