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LES PIEDS FOURCHUS

— Vous voyez, père ! dit-il en lui serrant le bras convulsivement, vous voyez que la pauvre Liddy a dit vrai. C’est ici, juste ici, qu’elle a vu les grands yeux qui la regardaient, et les longues cornes qui dépassaient les clôtures, et la grosse, énorme tête.

— Ouias ! s’écria le père en se mettant à genoux pour mieux examiner l’empreinte… C’est bien çà ! tout-à-fait ça ajouta-t-il en se relevant, après une minutieuse inspection.

Et il se frotta les mains avec un air de jubilation.

— Comment ! père ! vous n’êtes pas ému ?

— Pas trop, garçon, pas trop ! où est Pal’tiah ?

— Chez le ministre.

— Tête de bois ! qu’a-t-il besoin du ministre ? je voudrais le savoir.

— Mais, père ! Est-ce un pied fourchu, oui ou non ?

— Certainement !

— Est-ce une piste d’animaux du voisinage, de nos bestiaux ?

— Non, mon garçon, assurément.

— Eh bien ! alors ?

— Mes raquettes pour marcher sur la neige sont-elles en état ?