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CHAPITRE III

LE PIED FOURCHU

Le lendemain deux étrangers firent apparition au moment du déjeûner, sans dire un mot. C’étaient de grands gaillards aux larges épaules, au regard rude, munis de longs fusils, de couteaux de chasse et d’un sac plein de munitions : on aurait dit des trappeurs.

Où avaient-ils passé la nuit ? Comment arrivaient-ils par la porte de derrière ? S’étaient-ils égarés, ou bien n’avaient-ils pas voulu suivre la rivière ? C’est ce qu’on ne put deviner, car on ne leur adressa aucune question.

Ils s’assirent sans saluer, quoique le maître de la maison leur eût adressé à chacun une inclination de tête, et se mirent à manger comme des