Page:Aimard, Auriac - Les Pieds fourchus.djvu/49

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

48
LES DRAMES DU NOUVEAU-MONDE

passant la tête par la porte entre-baillée, et avançant une torche allumée : que regardez-vous là ? qu’attendez-vous ? je voudrais savoir ce que signifient tous ces chuchottements ?

— Quels chuchottements, femme ?

— Quels chuchottements… ! Vous êtes peut-être muet ?

— Oh ! oui, j’entends. Mais laisse-nous, nous sommes sur la bonne voie : quand la chose sera éclaircie, nous saurons quel est ce mystère.

Tante Sarah ferma la porte et retourna à ses pommes.

— Luther !

— Oui, père.

— Je commence à croire que le vieux Scratch (le Diable) s’en mêle, avec ces chuchottements dont parle ta mère.

— Je ne sais pas, Père… je… ne… sais… bégaya Luther sentant ses jambes fléchir et ses genoux trembler.

— Que voulait donc dire ta mère, en affirmant tout à l’heure que la maison était hantée… ?

— Je ne peux pas dire, père… mais quand on entend des bruits… incompréhensibles… c’est un fait, père ; depuis les vieilles guerres indiennes,