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LES DRAMES DU NOUVEAU-MONDE

Lucy Day, il est sûr qu’elle est toujours au fond de toute sottise ; aussi elle a des yeux égarés qu’elle roule comme si elle s’étranglait en avalant une pelotte de beurre.

À ce moment Burleigh retira ses mains de devant son visage, et les deux femmes purent voir de grosses gouttes de sueur rouler sur ses tempes et sur son front. Il semblait prêter l’oreille.

— Je ne vous comprends pas, Tante Sarah, reprit Lucy.

— Pourquoi ne m’appelez-vous pas grand’mère, Loo ?

— Parce que tout le monde vous appelle Tante Sarah ; cela vous rajeunit.

— Bien ! voici ce que je voulais dire, repartit la vieille femme en souriant ; c’est Jérutha Jane Pope qui a troublé les vaches et les a fait fuir dans le bois.

Et la Tante Sarah appuya cette opinion d’un pincement de lèvres, et d’un hochement de tête fort significatifs.

— Oh ! vous ne voulez pas dire… Bonté divine ! Et pourquoi aurait-elle fait cela ?

— Ce n’est pas par malice, je suppose ! dit iro-