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LES PIEDS FOURCHUS

— Non, non, pas encore ; il faut que j’aie la temps de mettre mes affaires en ordre, et de faire mes réflexions.

— Très bien ! quand vous serez disposé, entrez par la porte de derrière et montez à la chambre du nord, j’y ai tout préparé pour vous. Bonne nuit, cher monsieur, bonne nuit !

Elle s’éloigna laissant Burleigh plongé dans ses réflexions ; il écouta pendant quelques minutes le bruit décroissant de ses pas légers :

— … Cher monsieur, m’a-t-elle dit, murmura-t-il ;… cette enfant !… Pas tant enfant, après tout ;… c’est plutôt une petite femme :… la voilà qui va avoir seize ans… ça a déjà une petite tête !

Devisant ainsi, et suivant les indications qu’elle lui avait données, il s’introduisit dans la maison et se disposait, à tâtons, à gagner sa chambre, lorsque dans l’ombre une main toucha son coude et la même voix murmura.

— Pas un mot ! sur votre vie ! Ils sont ensemble, il faut que vous les voyiez avant de vous montrer. Courez à votre chambre, vous y trouverez toutes vos affaires : lorsque vous entendrez un coup frappé contre le volet, descendez doucement, vous les trouverez face à face alors vous saurez tout.