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LES PIEDS FOURCHUS

— Par où a-t-il pris, Oncle Jeremiah ? s’écria ce dernier.

— Par ici ! répondit le vieillard ; suivons-le, ou bien nous le perdrons.

— Mais la vache et les petits ! observa Ned.

— Ne vous inquiétez donc pas de ces créatures, il y en a déjà deux de mortes, aussi certainement que voilà un fusil.

— Ne pourrions-nous pas au moins donner le coup de grâce à la mère ?

— Rien n’empêche, si toutefois la pauvre sotte nous attend jusque là pour mourir, dit le Brigadier ; allons ! voici les chiens, s’ils la trouvent ils vont lui faire un joli parti ! Halloo ! halloo !

Quelques pas plus loin on rencontra la femelle, blessée à mort, cherchant à se précipiter dans un ravin profond où elle aurait échappé à toutes les recherches ; le maître d’école l’acheva d’un coup de fusil au défaut de l’épaule.

Néanmoins, le mâle avait disparu ; il s’écoula bien une heure et demi avant que tous les chasseurs eussent chaussé leurs raquettes, et fussent prêts à suivre le Brigadier : les gros vêtements furent mis de côté ainsi que les fourrures, chacun se rendit