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les forestiers du michigan



mai 1764. Le fort St-Joseph, à l’embouchure de la rivière Sainte-Marie sur le Lac Michigan, subit le même sort quelques jours après. Ensuite le Michilimackinac ; l’Onataton sur l’Wabash ; le Miami sur le Maumee. Nous verrons bientôt périr aussi le fort Presqu’Île aux dernières péripéties duquel sont consacrés les récits qui composent cette histoire.

Cette esquisse générale terminée nous rentrons dans notre sujet.

Plusieurs mois s’étaient écoulés : par une belle soirée de juin, l’Enseigne Christie, commandant du Fort Presqu’Île, debout devant la Block-House, sur le bord du lac, était en grande conversation avec notre ami Basil Veghte.

Christie était un homme robuste, musculeux, coulé en bronze, dont le visage calme et sévère avait un puissant cachet de détermination et d’intelligence ; sa voix était vibrante et sympathique, sa conversation agréable mais il avait, en parlant, une singulière contenance : il avait toujours les bras croisés, la tête basse ; il ne remuait que ses pieds, fort occupés à lancer au loin des cailloux.