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les forestiers du michigan



blessé, fit un examen rapide et superficiel de sa personne, jugea qu’il n’y avait rien de grave, et s’orienta pour continuer sérieusement sa route.

Au milieu de ses préoccupations, il remarqua que la fusillade des Indiens avait cessé : cette circonstance fut notée dans son esprit, quoiqu’il n’y attachât, sur le moment, aucune importance.

Et pourtant, s’il avait été à même de voir ce qui se passa derrière lui aussitôt après son départ, il aurait éprouvé une surprise sans égale.

Master Horace Johnson, après avoir attendu quelques moments pour être sûr que son compagnon était assez éloigné, se releva allègrement du fond du canot, et fit, de la main, un signal aux sauvages.

Cette pantomime télégraphique voulait dire sans doute « cessez le feu, » et les Indiens avaient de bonnes raisons pour lui obéir docilement, car il ne fut plus tiré un seul coup de fusil.

Une chose bien plus curieuse ! Johnson, le blessé ! qui ne pouvait plus manier ni le fusil, ni la rame, lorsque Basil était auprès de lui ; Johnson, le trembleur maladroit ! dégagea son canot de la glace, avec une dextérité et une force her-