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les drames du nouveau-monde

— Enfin ! ajouta-t-il, montrez-vous donc bon à quelque chose : prenez votre fusil et faites-en usage.

Au moment où Johnson épaula son mousquet, les Sauvages se laissèrent tomber dans la neige, comme si le coup fut parti et les eût tous renversés.

— Ne faites pas feu ! s’écria Basil, ce serait une balle perdue. Attendez qu’ils se relèvent.

Les Indiens, au lieu de rester immobiles dans la neige, avaient rampé agilement dans son épaisseur, et s’étaient considérablement rapprochés du rivage. Quand ils reparurent à la surface, Veghte poussa une exclamation de dépit, et força de rames : cependant le courant l’avait aidé dans ses efforts ; si les Indiens avaient couru, le canot avait glissé sur l’eau, et s’était dirigé obliquement vers la rive opposée.

La bande sauvage se mit à le suivre, courant sur le bord, et poussant des hurlements atroces en même temps les Peaux-Rouges ne cessaient pas de fusiller la frêle embarcation.

La situation n’était pas gaie. Stimulé par les observations de Basil, Johnson essaya de faire