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les drames du nouveau-monde



un court examen, il poussa un cri de triomphe.

Johnson releva la tête, l’aperçut qui trépignait dans la neige comme un énergumène ; il courut à lui et le trouva occupé à soulever le canot qu’ils placèrent aussitôt sur leurs têtes pour le porter à la rivière.

— Hein, que dites-vous de ça, Horace Johnson ? s’écria Veghte au comble de la jubilation.

— Vous êtes un habile homme, camarade Basil !

— Heu ! heu ! ça m’arrive quelquefois. Ah ! voici l’aviron. — Holà ! holà ! les Indiens, par le ciel ! à l’eau vite ! vite !

Les détonations se firent entendre au milieu du silence de la forêt, et nos deux héros purent voir cinq Peaux-Rouges leur courant sus avec une vitesse effrayante.

Il y avait lieu de se hâter : Veghte, quoique empêché par le canot dont Jonhson lui avait abandonné toute la charge, arriva le premier à la partie courante de la rivière.

— Allons donc ! sautez ! tombez là dedans ! ils arrivent comme une avalanche de démons. Baissez la tête, voilà un de ces vagabonds qui vous vise.

Johnson, l’homme au fier sourire, était démo-