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les forestiers du michigan



savez, nous n’avons pas une minute à perdre.

Chacun d’eux se mit en quête avec une patience et une opiniâtreté de chat. Après des marches et contre-marches, Johnson signala un renflement de neige qui semblait annoncer l’objet tant désiré : mais c’était malheusement sur l’autre rive, autant aurait valu ne rien voir.

— Non ! non ! répliqua Basil à une observation que fit Horace dans ce sens ; non ! ce que vous montrez là ne sera pas tout à fait inutile ; ça me confirme dans l’idée que ces parages sont fréquentés par les Indiens.

À ces mots il se remit à fureter avec une nouvelle ardeur.

— Je vous le dis, Master Johnson poursuivit-il, c’est plein d’Indiens par ici il y aura des barques, n’en doutez pas. Le souvenir m’en revient maintenant ; l’été dernier j’ai beaucoup voyagé dans ce territoire, à tous les pas je rencontrais des canots, et je m’en servais sans façon pour traverser la rivière. Si nous sommes de bons chasseurs nous dénicherons ce gibier là.

Tout à coup les yeux de Veghte brillèrent, il s’élança vers un bosquet de jeunes arbres, et, après