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les forestiers du michigan

La marche commença. Mais ils n’eurent pas fait un mille qu’ils purent calculer la lenteur de leur marche, d’après les obstacles monstrueux opposés par la neige : à ce train là, ils se voyaient contraints de voyager toute la nuit, ou de coucher en forêt, comme la nuit précédente.

Cependant ils n’avaient pas le choix, force leur était de marcher en avant. D’ailleurs, ce n’était pas leur première aventure de ce genre en vrais forestiers aguerris, ils ne s’épouvantèrent pas trop de la situation.

Basil Veghte prit naturellement la tête de colonne, et se chargea de frayer la route dans la neige. Johnson le suivait à grand peine quoique une bonne portion de la besogne fut faite ; des monceaux de verglas étant déjà écartés et brisés par son compagnon.

Basil, tout en cheminant, songeait à la jeune Indienne Mariami, et se soulageait, tant bien que mal, par de gros soupirs. Qu’était devenue l’ingrate fugitive ? Était-elle vivante… mourante…, morte… ! ou bien avait-elle été recueillie par quelqu’un de sa race et emmenée au loin ?… Toutes ces alternatives problématiques étaient