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les forestiers du michigan

Mais qu’était-elle devenue ?… Avait-elle continué un voyage accidentellement interrompu ? ou bien était-elle allée mourir misérablement dans quelque autre coin du désert ?

Basil se perdait en conjectures silencieuses, et restait persuadé qu’il ne reverrait plus la jeune Indienne.

Cette conclusion lui arracha un gros soupir. Il ne pouvait éloigner sa pensée de cette frêle créature arrachée par lui à une mort horrible ; un sentiment indéfinissable l’attirait vers elle, et sa brusque disparition lui faisait l’effet d’un grand malheur.

Johnson, lui, ne se départait point de son calme extraordinaire et imperturbable ; quand il fit grand jour il reprit la conversation :

— Si nous voulons gagner le Fort Presqu’île avant ce soir, nous n’avons pas beaucoup de temps à perdre.

— Non assurément ; et ce ne sera pas une petite besogne de patauger dans cette neige, observa Basil en faisant ses préparatifs de départ ; nous pouvons compter qu’il faudra peut-être encore camper en plein bois la nuit prochaine.