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les forestiers du michigan

— Homme s’écria Johnson décontenancé, à quoi pensez-vous ? Est-ce que, par hasard, vous songeriez à poursuivre Mariami ?

— Pourquoi non ?

— Vous mériteriez d’être fusillé si vous faisiez pareille sottise ! Savez-vous quelles ont pu être ses intentions en partant comme elle l’a fait ? Savez-vous si elle verra avec plaisir votre poursuite ? Et alors pourquoi se serait-elle en allée ?

Veghte secoua sa naïve et grosse tête d’un air de perplexité :

– Je suppose… je suppose… Bah ! je n’y comprends rien. Johnson ! ajouta-t-il avec admiration, je voudrais être aussi instruit que vous sur ces créatures-là.

— Quelles créatures ?

— Les femmes ! je n’y comprends rien, et ça me chagrine.

— Quand vous serez plus âgé vous en saurez davantage.

— Plus âgé… reprit le forestier ; j’aurai quarante-huit ans à la fin de ce mois.

— Ça ne fait rien. Vous avez eu peu de relations avec le beau sexe ; c’est fort long de se