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les forestiers du michigan

— Je pense autrement que vous regardez ses yeux, et dites-moi s’ils ne parlent pas de reconnaissance ?

— Je ne comprends guère ce langage muet. Et dans ses yeux je ne vois rien, si ce n’est qu’ils sont noirs comme la nuit et luisants comme des charbons.

— Dites-lui donc encore quelque chose en langue indienne ; pour voir si elle nous comprend, oui ou non.

Johnson lui demanda son nom. À peine la question était-elle faite que la jeune fille répondit :

– Mariami

– Mary Ann ?… elle dit ? demanda Veghte fort intrigué.

– Mariami — un joli nom pour une indienne. Voulez-vous que je lui demande encore quelque chose ?

— Oui tâchez de savoir pourquoi elle était restée seule.

Johnson l’interrogea de nouveau, mais sans succès : il fut désormais impossible de lui arracher une parole. À la fin, Veghte se consola en