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les forestiers du michigan

— Moi, j’ignore tout çà : les femmes sont bizarres, n’est-ce pas ? On a bien de la peine à les comprendre.

— Il y en a qui les comprennent, répliqua Johnson avec une orgueilleuse suffisance ; moi, elles ne m’ont jamais embarrassé.

— Mais, je reviens à ma question ; si les autres l’ont laissée seule, pour se retirer à peu de distance, comment se fait-il qu’ils me l’aient laissé emmener ?

— Ah c’est là le mystère. Peut-être sont-ils partis convaincus qu’elle succomberait sous la tempête, et ne se sont-ils pas donné la peine de la surveiller.

— Je ne suis pas convaincu de cette idée. Johnson, vous parlez l’Indien, n’est-ce pas ?

– Oui, pourquoi ?

– Pour lui parler, la questionner ; tirer au clair tout ce qui la concerne.

— Ne lui avez-vous fait aucune question ?

— Si, mais elle n’a pas l’air de comprendre l’Anglais.

Johnson se livra à un silencieux sourire :

— Pshaw ! Elle l’entend aussi bien que nous.