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les forestiers du michigan

— Eh bien ! oui, vivante ! qu’y a-t-il là d’extraordinaire ?

À ce moment, la jeune fille se débattit si fort dans ses couvertures qu’elle les fit tomber et bondit comme une biche effarouchée.

— Là ! là ! doucement ! fit Basil ; reprenez vos couvertures et ne faites pas de sottises ! Enfant ! ou bien !… mais non ; je vous ai effrayée une fois déjà ; je n’y veux plus revenir. Allons ! voyons ! soyez sage ! remettez votre manteau, sans quoi vous mourrez de froid. — Vous ! ajouta-t-il en s’adressant à Horace ; parlez-moi un peu ici : n’avez-vous pas entendu mes coups de feu ?

— Il m’a bien semblé ouïr quelque chose mais je n’ai pas trop su ce que c’était.

— Pas-trop-su-ce-que-c’é-tait !… reprit Basil avec humeur, et contrefaisant la parole nonchalante de son interlocuteur. Vous allez peut-être me faire croire que vous ne distinguez pas un coup de feu du miaulement d’un chat !

— Peut-être, oui ! répliqua l’autre avec un redoublement de flegme irritant.

— Pourquoi n’avez-vous pas fait parler votre