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les forestiers du michigan



son mystérieux compagnon s’inquiétât de lui, et songeât à donner quelque signal.

À la fin, se sentant mal à l’aise, il prit le parti de faire feu, lui-même, à trois reprises différentes.

Rien ne lui répondit.

Cependant, comme il avait marché avec une précaution extrême, il se croyait certain de n’être pas loin de son premier campement.

— Ce coquin là doit pourtant m’avoir entendu grommela-t-il ; c’est un singulier compagnon, celui-là et sa conduite me paraît louche. Je ne me fie que tout juste à son amitié, et si nous devons faire route ensemble, il faudra que je le fasse marcher. Impossible qu’il se soit endormi comme une brute !

Comme il parlait encore, une lueur fugitive, ou plutôt une ombre de lueur frappa ses yeux vigilants.

C’était son bienheureux foyer, dont il ne s’était guère détourné, dans sa course à tâtons.

Quelques secondes lui suffirent pour y arriver ; il s’installa en jetant à Johnson un regard de travers.