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les forestiers du michigan



pensées. Il y a par ici des Peaux-Rouges sur ma piste. Quoique vous soyiez de leur race, vous ne pouvez désirer ma perte, moi qui viens de vous sauver ?…

— Allez-vous-en ! allez-vous-en ! reprit-elle en le regardant dans les yeux.

Mais, soit ignorance, soit obstination, elle ne dit pas d’autre parole.

— Vous laisserai-je donc là ?

Apparemment elle ne comprit pas cette question : sans quoi elle y aurait répondu.

— Eh ! bien ! je pars, mais je vous emmène ! dit-il soudain, en s’enfonçant avec elle dans les ténèbres.

Le feu, pendant ce temps, s’était presque éteint, et les derniers tisons ne jetaient plus qu’une fumée rougeâtre : tout disparut au milieu des sombres obscurités de la tempête.

Quand il vit que tout était noir autour de lui, Basil éprouva une certaine satisfaction quels que fussent ses ennemis, Blancs ou Rouges, il se trouvait dans des conditions égales vis-à-vis d’eux ; la nuit, l’ouragan, le désert étaient pour lui comme pour d’autres.