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les drames du nouveau-monde

– Oui, n’est-ce pas ? pour vous laisser geler à mort ?

– Allez vous-en !

– Eh, non ! que je sois pendu si je fais un pas !

Un sentiment de méfiance s’éleva de nouveau dans l’esprit de Basil ; il trouvait une expression offensante et suspecte dans les allures de cette fille, à laquelle il venait de sauver la vie. Tous ses soupçons lui revinrent, il enveloppa sa protégée d’un regard rude et investigateur destiné à la fouiller d’outre en outre.

Mais celle-ci, s’apercevant que les recommandations étaient inutiles, se renferma dans son silence, et lui lança un coup d’œil presque suppliant et si expressif que Basil en fut touché ; ses méfiances s’évanouirent, il comprit qu’elle cherchait à lui faire éviter un danger sérieux.

Néanmoins ses aventures de la nuit l’avaient prédisposé à l’imprévu tout extraordinaire qu’il pût être ; et, en résumé, Veghte ne connaissait pas la peur.

Il se pencha donc très près de l’Indienne et lui demanda à l’oreille :

— Parlez, mon enfant, dites sans crainte vos