Page:Aimard, Auriac - Les Forestiers du Michigan.djvu/45

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
42
les drames du nouveau-monde



elle est tombée poursuivit-il, lorsque ses mains après l’avoir cherchée contre l’arbre, l’eurent trouvée affaissée dans la neige. — Patience ! encore une minute, pauvre mourante ! le feu va briller ; ajouta-t-il en l’enveloppant de son mieux avec la couverture.

En effet, au bout de quelques instants, la flamme jaillit, chaude, brillante, joyeuse ; en dépit du noir orage et de l’humidité glacée.

Basil prit dans ses bras l’Indienne, et la coucha avec précaution près du feu : là, il s’empressa de l’examiner.

C’était une très jeune fille, à peine sortie de l’enfance ; son visage marbré par le froid avait une expression charmante et noble ; ses yeux noirs, profonds, expressifs ; ses longs cheveux brillants attestaient sa race.

Un frisson traversa l’âme bronzée du forestier en voyant cette frêle créature raidie par un mortel engourdissement, presque sans haleine, et qui se mourait au souffle fatal du vent de neige.

Il lui sembla, au premier coup d’œil, l’avoir déjà vue quelque part mais ce n’était pas le