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les drames du nouveau-monde



d’effet que s’il se fût adressé au vent ou à la neige.

— Ah ! ah ! vous ne voulez pas vous arrêter ? Eh bien nous allons voir !

À ces mots il déploya sa large main et l’appliqua sans cérémonie sur la bouche de la chanteuse. Force lui fut d’interrompre pour le moment ses manifestations musicales.

Veghte tâta ensuite ses bras, ses mains et ses pieds pour savoir quels vêtements garantissaient la pauvre créature contre les rigueurs du temps il ne trouva, hélas qu’une mince robe en calicot, suffisante à peine pour la fraîcheur d’une nuit d’été.

— Gelée, glacée à mort ! murmura-t-il ; par le ciel tout allait être fini pour vous, pauvre fille hein ? que vois-je par terre ?… Ah une couverture !… mais elle est toute raide de glace. Il nous faut du feu, c’est évident ! Hé vous, ne bougez pas, ou je vous tue ! ajouta-t-il en déblayant le sol et récoltant çà et là des broussailles pour construire son bûcher humide. Je ne sais trop comment elle ferait pour courir, la malheureuse créature, si l’envie lui venait d’essayer !… — At-