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les forestiers du michigan

– Holà ! hé ! m’entendez-vous ?

Sa voix dominant la tempête, alla se répercuter dans les échos endormis de la forêt : nul doute qu’elle n’eût été entendue.

— Rien n’arrête un Indien qui psalmodie son chant de mort ! grommela Veghte avec impatience ; voilà une Peau-Rouge encore plus obstinée que les autres.

Quelques pas le portèrent à côté de la femme qui se livrait à ce sépulcral exercice. D’abord, il ne distingua rien : peu à peu le large tronc d’un arbre se dessina dans les ténèbres, et devant lui une forme humaine qui s’y appuyait.

Basil s’avança et tâta avec les mains : cette investigation matérielle acheva de le renseigner.

Mais une chose l’exaspérait considérablement : la femme continuait de chanter avec une persistance inexorable.

— Chut, donc ! Silence ! ou bien je vais vous y forcer. Qu’est-ce que ça signifie de brailler ainsi, alors que personne ne peut vous entendre ? Taisez-vous, à la fin ou je me fâcherai !

Ses injonctions ne produisirent pas plus