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les drames du nouveau-monde



biné pour le massacrer ou le faire prisonnier ?… N’était-il pas possible que son mystérieux et impassible compagnon eût organisé cette trame diabolique ?… Et sans courir aucun risque, quelque lâche ennemi ne pouvait-il pas précipiter Basil dans un gouffre inconnu ?…

En une seconde tous ces soupçons tourbillonnèrent dans son esprit ; Veghte se sentit mal à l’aise et écouta plus minutieusement que jamais. Un moment vint, où il s’imagina sentir la présence de plusieurs ennemis ; il tourna l’oreille et l’œil dans toutes les directions pour sonder le ténébreux et impénétrable espace.

Puis, il fit quelques pas avec précaution : la voix s’éleva de nouveau ; cette fois c’était une sorte de chant sourd et monotone que Veghte reconnut à l’instant.

– Dieu me bénisse ! fit-il étonné ; c’est le chant de mort. Je vois bien maintenant qu’il n’y a aucune trahison mais il y a une créature en danger. Holà ! qui est là ?

Le chant continua comme si rien n’était venu l’interrompre. Pensant n’avoir pas été entendu, Basil réitéra son appel.