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les drames du nouveau-monde

— Enfin ! vous n’y songez pas, au milieu d’une telle nuit !

– Aussi bien celle-ci qu’une autre.

– Ah ! mon Dieu ! neige, tempête, nuit partout ! sous vos pieds ! sur votre tête !

— Vous tirerez quelques coups de fusil pour m’aider à m’orienter.

— Oui, je peux le faire…, répliqua Johnson après quelques instants de méditation.

– Bien ! n’y manquez point : me voilà parti. Adieu.

Au même instant on entendit dans le lointain une clameur tremblante et plaintive, lamentable comme un cri d’agonie.

— D’où çà arrive-t-il ? demanda Veghte.

— De là-bas : répondit Johnson en indiquant une direction précisément opposée à celle que Basil aurait désignée.

– Impossible ! observa ce dernier étonné : je l’ai entendu par ici.

— Vous vous êtes trompé, fit Johnson avec une assurance qui fit hésiter le forestier.

Il s’arrêta un moment, indécis. Au bout de quelques secondes le même cri étrange se fit entendre.