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les drames du nouveau-monde


Après avoir attendu une ou deux minutes je m’approchai ; il était mort, raide, froid comme une pierre. Je pris mon fusil avec une satisfaction facile à concevoir, je renouvelai ma provision de bois, je rallumai mon feu, et je pus enfin examiner l’animal à mon aise. Il avait été touché au cœur ; positivement, il était blessé mortellement ; je ne comprends pas comment il avait pu courir aussi longtemps. Il me semble… »

Le narrateur s’interrompit en voyant Basil lui faire un signe de la main : il s’assit aussitôt et se tut, en prêtant l’oreille. Durant quelques secondes tous deux écoutèrent, retenant même leur souffle pour mieux entendre.

— Un son a frappé mes oreilles pendant que vous parliez ; dit Basil en reprenant avec soin sa position.

— Bah c’est le vent, et rien de plus.

– Ça été ma première pensée, mais le son s’est répété ; je ne pouvais m’y tromper.

– Eh bien qu’est-ce que c’était ?

– Quelque chose comme un cri de détresse. Il venait des profondeurs du bois, à environ un quart de mille.