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les forestiers du michigan

— Avez-vous de l’affection pour moi, Mariami ?

— Oui ; répliqua l’Indienne sans hésiter ; et son visage devint rouge comme une grenade en fleur, puis une pâleur subite se répandit sur ses traits.

— Nous sommes de races différentes. – Voudriez-vous être la femme d’un homme blanc… d’un homme qui vous aime bien ?

Elle tressaillit et recula d’un pas sa pâleur augmenta encore, elle ne put que bégayer ces mots.

— Je ne serai jamais la femme de personne, car je ne suis pas digne de l’amour et du wigwam d’un homme blanc, moi qui ne suis qu’une pauvre Indienne.

— Ne parlez pas ainsi s’écria le Forestier ; vous êtes digne de tout ce que peut mériter une femme… Me voulez-vous pour mari ?

L’Indienne, sans répondre, agita négativement la tête, et se détourna pour cacher des larmes qui tremblaient comme des perles au bout de ses longs cils veloutés.

Veghte lui tendait sa main loyale et dévouée :