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les drames du nouveau-monde



et vu votre visage quelque part ; mais, quand ma vie en aurait dépendu, je n’aurais pu dire où ; pourquoi avez-vous tant tardé à vous faire connaître ?

– Eh ! je vous l’ai dit : histoire de rire ! Je vous avais reconnu au premier coup-d’œil : je me suis amusé à me cacher le visage en commençant, et je vous ai ensuite montré ma figure fort adroitement lorsque j’ai allumé ma pipe ; j’avais passablement envie de rire en examinant vos efforts pour me dévisager. À présent, voyons un peu ! Il y a deux bonnes années que nous avons essuyé cette bousculade au bord du vieux lac Saint-Clair, n’est-ce pas ? Ce fut alors notre dernière entrevue : qu’en dites-vous ?

— Deux ans à l’automne passé. Vous avez considérablement changé depuis cette époque, Horace.

— Hélas, oui ! sans plaisanter. Je n’en puis dire autant de vous ; vous êtes toujours le même : toujours la même chevelure, toujours le même visage. Qu’êtes-vous donc devenu pendant tout ce temps ?

— J’ai été beaucoup à Presqu’île ; quoique