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les forestiers du michigan

— Bast ! dit Master Johnson en le rejoignant, c’est la loi du désert, c’est dans leur nature, vous n’y pourrez rien changer ; ce qui est fait est fait.

Le Français lui jeta un regard hautain et méprisant, puis lui tourna le dos sans répondre.

En ce moment quelques sauvages, Balkblalk en tête, vinrent rôder autour des morts pour les scalper.

L’officier bondit sur le plus proche, — c’était Balkblalk, — le saisit dans sa main herculéenne et lui appuya sur la poitrine la pointe de son épée :

– Si une Peau-Rouge scalpe un mort, dit-il en langue indienne, Balkblalk sera tué !

Son énergique contenance en imposa à ses farouches alliés ; ils se dispersèrent dans les bois après avoir pillé tout ce qu’ils purent découvrir dans les ruines de la citadelle. Ensuite, comme une horde de loups affamés, toute la bande se mit en quête d’un autre fort à détruire.

Les Français s’éloignèrent à leur tour, après avoir recouvert de quelques branchages les corps des Anglais.

La nuit vint, silencieuse, sombre, étendre ses voiles sur ce champ de mort et de ruines.