au nom de la France, au nom de mon général, je vous déclare que votre honneur est sauf. Capitulez, vous dis-je ! abandonnez ce fort qui, dans quelques secondes, ne sera qu’un monceau de ruines.
Christie lui rendit tristement son salut et regarda de nouveau ses hommes : quelques blessés étaient morts, leurs mains crispées les retenaient suspendus aux vêtements de leurs camarades : plusieurs agonisaient, respirant à peine : les hommes valides se tenaient toujours prêts à faire feu.
Le commandant prit son épée par les deux bouts, la rompit sur son genou, en jeta les tronçons dans le feu puis, d’une voix caverneuse, il jeta à la garnison le commandement suivant :
— Bas les armes ! je vous ordonne de capituler. — Ma mort prochaine effacera, et Dieu me pardonnera cette honte, murmura-t-il à Veghte qui se tenait debout près de lui ; je ne devais pourtant pas les sacrifier ainsi ! mais je crois faire mon devoir.
Les soldats avaient exécuté son ordre.
— Nous sommes prêts, monsieur, dit-il au Français.