Page:Aimard, Auriac - Les Forestiers du Michigan.djvu/217

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
213
les forestiers du michigan

Mais, au moment où les assiégés espéraient prendre quelques minutes d’un triste repos, la tempête de poudre et de feu surgit de nouveau ; il fallut recommencer cette lutte insensée, cette agonie héroïque.

Les assaillants avaient reçu des renforts de troupes fraîches ; elles prenaient la place de ceux qu’avaient lassés les assauts de la journée.

Au point du jour une effroyable détonation glaça d’effroi les plus hardis défenseurs du fort. Pendant l’obscurité l’ennemi avait pratiqué une mine ; son explosion venait de faire sauter les ouvrages extérieurs de la citadelle.

Ce fut un instant horrible ; des blocs énormes volèrent au loin, se tordant en l’air comme de gigantesques serpents de feu, puis ils retombèrent au milieu d’une grêle de débris fumants et d’étincelles tourbillonnantes ; leur chute s’opéra à droite et à gauche avec de sinistres craquements, et tout rentra dans un morne silence.

Les assiégés restèrent un instant immobiles et stupéfaits sous cette pluie de cendres et de feu mais revenant à eux aussitôt, ils recommencèrent la fusillade avec une fureur convulsive.