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les drames du nouveau-monde



rappeler Veghte à la réalité. Mettant aussitôt en jeu toute sa subtilité de chasseur, il parvint à suivre cette piste jusqu’au lieu du campement, et, chose suprêmement périlleuse, à se placer de façon à tout voir sans être vu ni entendu.

Les guerriers Indiens, au nombre de deux cents environ, tenaient un grand conseil ; une douzaine d’hommes Blancs étaient mêlés parmi eux.

Veghte reconnut Balkblalk et Horace Johnson : ce dernier semblait parfaitement à l’aise en cette société.

Un chef inconnu au Forestier haranguait la troupe avec de grands effets d’éloquence. Quoiqu’il ne comprit pas un mot de son discours, Basil comprit aisément qu’il parlait du Fort Presqu’Isle : Ses gestes véhéments se dirigeaient sans cesse de ce côté. Du reste son discours paraissait plaire énormément à ses auditeurs, car de nombreux applaudissements l’interrompaient fréquemment.

Les Français causaient entre eux, mais à voix basse ; de telle sorte que le Forestier ne put distinguer ce qu’ils disaient. Par une illusion d’esprit, peut-être, il crut reconnaître une dou-