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les forestiers du michigan

— Vous vous rappelez, lui dit-il, cet homme qui était avec moi dans cette fameuse nuit où je vous retirai de la neige, — on le nomme Johnson. — Le connaissez-vous ?

La jeune fille parut embarrassée ; elle resta muette, mais elle fit un signe de tête affirmatif.

— Eh bien poursuivit Veghte, il a passé la nuit dernière à la Block-House.

Les yeux de l’Indienne se dilatèrent avec une expression de terreur ; elle recula comme si un serpent eût surgi sous ses pieds.

— Qu’est-ce que c’est ? fit Basil étonné : cet homme là n’est-il pas un ami ?

— Ne le laissez plus revenir parmi vous ! c’est un méchant !

— Ah ! ah ! je l’avais toujours pensé ; mais je commence à croire que je ne m’étais guère trompé sur son compte. Mais vous le connaissez joliment bien ? ajouta-t-il d’un ton soupçonneux : vous l’avez reconnu parfaitement, la nuit dont je parle, n’est-ce pas ?

— Oui : répondit la jeune Indienne avec une expression de franchise et de dépit tout à la fois.