Page:Aimard, Auriac - Les Forestiers du Michigan.djvu/203

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
199
les forestiers du michigan



Veghte ; comme s’il n’eût pas compris la jeune fille, il lui demanda après un moment de réflexion :

— Enfin venez-vous pour me sauver, ou pour sauver l’enseigne Christie et le reste de la garnison ?

— Pour les uns et pour les autres. Mais je voudrais surtout vous sauver.

Sachant à peine ce qu’il faisait, Basil s’avança comme pour l’embrasser cordialement, en récompense de ses bons sentiments, c’était tout ce que le brave Forestier pouvait imaginer de mieux. — À sa grande surprise elle se recula avec un petit air de dignité offensée.

— Non ! non ! dit-elle d’une voix effarée.

— Ah ma foi ! je ne voulais ni vous offenser, ni vous faire aucun mal, répondit-il tout mortifié.

— Je sais bien,… répliqua la jeune fille dont les joues devinrent pourpres, je sais bien que pour tout au monde vous ne voudriez me faire du mal, ni même me causer aucun déplaisir…

— Eh bien ! alors ?… murmura Basil tout interdit.