d’une voix contenue et basse comme un souffle :
– Les voilà qui viennent : ils sont cachés dans le bois en attendant ; demain matin ils donneront l’assaut.
Basil fit un bond d’étonnement ; la brusque annonce d’un danger aussi prochain le confondait : effectivement, les vérifications qu’il avait faites et les avis reçus avaient fait présager une attaque pour la semaine suivante au plus tôt.
— Et combien sont-ils ? demanda-t-il brusquement.
— Des centaines ! Ils veulent brûler la place comme ils ont fait pour Sandusky.
— Les femmes sont d’étranges choses ! répliqua mentalement Basil ; comment sait-elle tout çà ? — Comment se fait-il que vous me disiez ces choses ? lui demanda-t-il à haute voix.
Une expression de reproche traversa les yeux noirs de Mariami, elle les baissa en silence. Mais au bout d’une seconde elle répondit de sa voix douce et musicale :
– Vous m’avez sauvé la vie : est-ce que je pourrai jamais vous oublier ?
Une indescriptible émotion fit frissonner