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les forestiers du michigan

— Vous ne pouvez dire un mot ? demanda-t-elle. Qu’avez-vous donc pour être si épouvanté ?

– Ah ! vous êtes Mariami ?… cette jeune fille Indienne, n’est-ce pas ?

— Oui.

— Le ciel me bénisse ! Mais, depuis quand avez-vous appris à parler ?

– Il y a plusieurs années, lorsque j’étais enfant.

— Hum ! vous n’êtes pas bien vieille maintenant ! Enfin, pourquoi ne vous êtes-vous pas servie des paroles, la nuit dernière, au lieu d’employer ces gestes auxquels je ne pouvais rien comprendre ?

– Je vous dirai çà un jour : En ce moment je ne le puis. Pourquoi vous êtes-vous aventuré hors de la Block-House, ce matin ?

— Pour m’informer un peu de ces Français et de ces Indiens dont nous redoutons l’attaque.

La jeune fille s’approcha du Forestier, jeta un regard soupçonneux sur tout ce qui les entourait, comme si elle eut redouté quelque œil dangereux. Puis, se haussant sur la pointe des pieds pour atteindre à son oreille, elle murmura