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étrange s’était-elle trouvée mêlée aux aventures de Basil ; une première fois, en plein hiver, au milieu d’une nuit orageuse et glaciale ; une seconde fois, sur le lac Érié, au milieu d’une autre nuit non moins mémorable ?

Dans la première entrevue Basil lui avait sauvé la vie ; dans la seconde elle lui avait rendu un service presque aussi important. Et néanmoins, elle était restée pour lui une inconnue, une vision fugitive, un rêve.

Tout était mystère autour du pauvre Veghte ; Johnson, l’Indienne, le lac, le désert, la Block-House, les Français, les Sauvages, le passé, le présent, l’avenir !

Il y avait de quoi perdre la tête. Franchement, l’honnête Forestier se trouvait bien en peine, car les déductions psychologiques n’étaient pas son fort. Des coups de fusil, des cris de guerre, l’éclair des épées et des tomahawks auraient été bien mieux son affaire.

L’enseigne Christie vint le tirer du royaume des abstractions en causant avec lui de quelques plans nouveaux relatifs à la défense du fort.

À l’issue de leur conversation, Veghte fut in-